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Une histoire des bijoux ancienne comme la terre

Les boucles d’oreilles peuvent donner une impression équivoque de notre statut et de notre personnalité. Un coup d’œil de chaque côté du visage peut beaucoup nous dire sur la personne qui se trouve en face.

Mais comme l’on ne peut apprécier un romain par sa couverture, on parlera de la symbolique des boucles d’oreilles à travers leur histoire. Vu qu’après tout, les boucles d’oreilles peuvent littéralement, avoir de la valeur. Après un passé aussi vaste que diversifié, cet accessoire auriculaire n’a rien d' ordinaire et nous permet de coordonner nos oreilles à nos humeurs, en exprimant nos humeurs avec nos bijoux.

 

Pas facile de dire précisément à quel moment et pour quelle raison l’homme a commencé à se percer – l’une des plus vieilles formes de modification du corps.

Il est facile de penser que les boucles d’oreilles n’ont aucun but, et que en réalité elles ne servent à rien d’autre que la décoration, mais il existent dans l'histoire beaucoup d'exemples qui dissent le contraire. Dans la Perse antique – l’une des civilisations les plus anciennes, sinon la plus ancienne, à avoir porté des boucles d’oreilles – les soldats portaient des boucles d’oreilles, les croyant être des talismans pouvant offrir une protection au combat .

Des pièces retrouvés dans les tombes des pharaons égyptiens et les momies plus anciennes qu'ont été découvertes avec les oreilles percées aux boucles d'oreilles en or, argent et bronze étaient déjà connues dans la civilisation minoenne (3000 - 1200 avant J. -C.); les enfants hindous, voire jusque dans certaines passages bibliques, on ne peut pourtant que reconnaître l’omniprésence immémoriale des boucles d’oreilles dès notre passé le plus lointain.

 

Dans certains peuples, seuls les enfants et les esclaves portaient des boucles d’oreilles, alors que dans d’autres, celles-ci étaient un symbole d'abondance ou de fidélité religieuse.

William Shakespeare en portait une pour s’identifier en tant qu' écrivain, alors que le petit anneau des marins indiquait  l’exploit qu’ils avaient accompli en parcourant les mers du monde entier. Certains historiens pensent que cet anneau devait faire office de compensation financière dans l’éventualité, afin de permettre à quiconque que trouverait le corps échoué du marin mort en mer de lui offrir une inhumation décente.

Porter un anneau au lobe d’oreille droit, a gardé son caractère révélateur quelques siècles plus tard, permettant à ceux qui le portaient d’afficher ainsi leur homosexualité.

Au début du 20e siècle, se perçer les oreilles était encore une pratique assez rare chez les femmes en Amérique, celle-ci ne concordant pas à l’idée de la féminité vulnérable et délicate qui était très répandue à cette période.

Dans les années 60, les adeptes du mouvement Black Power ont commencé à arborer fièrement le style afrocentriste en portant leurs cheveux au naturel et en récupérant les motifs, accessoires et bijoux traditionnels, dont de gros anneaux d’oreilles.

C’est ce qui a mené au retour en force du perçage, qui fut aussi mis en valeur par des femmes de couleur puissantes et éminentes qui contribuèrent à populariser ce style. Partout, les femmes se sont mises à porter des anneaux comme ceux qu’elles avaient vus aux oreilles de Diana Ross, Aretha Franklin et Angela Davis.

Minimalistes, gros, petits, uniques ou multiples : l’éventail des types de perçages contemporains n’a désormais de limites que celles de nos oreilles. Celles-ci ne se contentent plus de capter des messages, ils en envoient aussi.

 

Alors, les boucles d’oreilles relèvent-elles d'un simple ornement, ou plutôt d’une façon d’agrandir les limites de notre entité? Quoique nos oreilles ne puissent supporter qu’un certain nombre d’ornements, elles doivent d’abord et avant tout continuer à assurer leur fonction première : capter les détails qui échappent à l'œil.

                                                                     🙌🏼

 

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